Tout en utilisant les codes d’écriture de la musique classique, Véronique se nourrit des nombreuses rencontres qui ont jalonné sa carrière atypique avec, entre autres, des musiciens du Bassin Méditerranéen, de l’Europe Centrale ou d’Amérique Latine…

C’est à l’issue d’un concert du Quatuor Zemlinsky autour de Leos Janacek au Festival de Stavelot (Belgique) en 2013 qu’elle décide d’écrire pour ces quatre musiciens passionnés et plein de fougue…
Elle compose « Attic Suite » et « Ombres Chinoises » expressément pour le Quatuor Pragois, tandis que « Requiem for a Dreamer » et « La Dernière Fable de Vijaya » étaient écrits à l’origine pour guitare seule.

Avec cette formule de chambre par excellence,Véronique renoue avec ses racines, une sorte de retour vers sa ville natale, la «Cité Ardente»(Liège) pour une musique qui l’est tout autant !

Quatuors pour le Monde d’Hier, une rencontre  »est-ouest » unique pour une musique de l’intemporalité qui s’écarte des sentiers du déjà entendu..

Jean-Christophe Renault

Zemlinsky Quartet

František Souček, Petr Střížek-violons, Petr Holman-alto, Vladimir Fortin-violoncelle

« C’est avec une immense joie que j’ai accepté l’invitation à écouter et préfacer le disque
‘ Quatuors pour le monde d’hier ‘ de mon amie Véronique Gillet. Nous nous sommes rencontrés en Martinique – où j’étais l’invité de Leo Brouwer pour donner un atelier de musique/guitare/polyrythmie au Festival « Carrefour de la Guitare », et elle, comme musicienne intéressée par la musique d’autres contrées, à la recherche de nouveaux langages et sensations qui pourraient alimenter son rêve principal : « La Musique ».
Ces jours nous ont rapprochés et ont scellé notre amitié qui perdure depuis des décennies.
J’ai écouté l’album de nombreuses fois jusqu’à ce que je réalise que j’étais face à une nouvelle évolution dans la musique de Véronique. Je pourrais m’étendre sur des analyses comparatives, sociologiques ou musicales, mais je suis devant quelque chose de beaucoup plus important et représentatif.
Véronique continue à se vouer entièrement à la musique comme je l’avais déjà perçu depuis
longtemps mais elle est devenue encore plus attentive et minutieuse dans le traitement
technique de sa musique; elle maintient aussi discrètement son goût pour la musique
espagnole (je crois qu’elle était née pour avoir une guitare dans les mains).
Ce disque est la très belle histoire d’une fille talentueuse qui a grandi, fondé une famille, et
s’est construit un solide environnement physique et musical. Ce que je trouve le plus représentatif sur cet album, ce sont les qualités de la musicienne qui a travaillé le répertoire, les compositions, les arrangements et les exécutions sans chercher aucun effet de surprise ou cliché accrocheur pour capter l’attention des moins attentifs.
Selon moi, Véronique nous offre une musique qui raconte des histoires simples, calmes,
harmonieuses, passives et riches de propositions sur le besoin de réflexion pour devenir
meilleurs, avec une plus grande disponibilité à admirer les paysages, la nature des
sentiments simples et fondamentaux comme l’amitié et le respect;
Les compositions pour quatuor à cordes ou guitare et quatuor à cordes nous orientent vers la simplicité de la vie dont nous avons tant besoin et que nous recherchons.
Je suis très reconnaissant d’avoir eu l’occasion de passer quelques jours en compagnie de
cet album qui m’a donné beaucoup de joie, de paix et d’espoir.
Je souhaite que de nombreuses personnes de nombreux pays et continents puissent vivre
avec cette musique en gardant les yeux fermés et le cœur ouvert. »
Egberto Gismonti ,Rio de Janeiro octobre 2021