Veronique Gillet 2005
01. Horses in the Puszta
02. Sicilienne
03. Nieves sin nieves
04. Arpa llanera
05. Bluebell suite
06. Brumas nobles n°2
07. Safety times
08. Danse des esprits
09. Carla de Cabudare
10. Raga y danza
Véronique Gillet solo guitar-compositions
Produced by Peter Finger
label Wonderland n°9029 germany« On croit savoir , mais quand il faut l ’écrire … ! On se documente :
Véronique Gillet a croisé Gismonti, elle a un penchant pour le sud américain
… On force même le bon souvenir d’un concert. Mais, bon sang, il suffit
d’écouter ! Véronique donne autre chose que sa biographie.
Un feu tranquille. Celui dont on ne détache pas le regard. L’âtre au
salon intime ? Ou les flammes qui s’achèvent sous les étoiles ? Un feu
brûlant, tout de même. Elle ne joue pas pour le public, mais pour toi , avec
la tranquille conviction de quelqu’un qui possède une nature énergique
(énergie douce, bien sûr).
Je te donne chaleur, abandon, un blues à ma façon. Et je me
précipite, vive, tendue jusqu’à une issue que j’étouffe de loin en loin en loin
en loin… Tu veux un lancinement, des retours de notes ? Ecoute.
Dangereux, non ? Une rengaine heureuse ? J’ai envie aussi te la revêtir de
spleen, Voici une dernière danse, espoir et désespoir s’emmêlent. Simple
comme la vie. Et celui-ci : d’un bout à l ’autre en un seul jet. Là, une
berceuse lyrique et lente. Mais pourquoi ces dissonances ! Danse royale,
pour suivre, avec précision et froideur : les convenances, je vous prie !
Maintenant, elle se lance, d’abord sereine, puis, gamine, elle joue,
elle tourne, lancée de plus en plus. Elle hésite, reprend sur la pointe des
pieds, fait un sourire. Coquin, celui-ci. Parce qu’elle nous en a distribué
bien d’autres. Vous avez vu ?
Paisible et pénétrant, réjoui et tristounet, tout se fond et coule de
source, se répète encore, parce qu’il nous faut sentir davantage. Il y a des
odeurs, des pays et dans ce morceau- la elle laisse le final en suspens. Va,
continue seul !
En accords majeurs. Danse nonchalante. Bien-être. Ritournelle.
On efface tout, il faut danser.
Philippe Dethy